Il existe une infinité de façons d’apprendre tout au long de la vie. En effet, le cerveau humain utilise une grande variété de stratégies pour apprendre. Pour autant,
l’andragogie, qui désigne les techniques susceptibles d'amener à la connaissance, d'éduquer et de former les adultes, répertorie 5 principales façons d’apprendre.
Dans cet article, nous vous proposons justement de découvrir ces
5 méthodes pédagogiques.
La méthode magistrale
Principe :
Le formateur transmet des connaissances, un savoir, à travers un exposé.
Avantages :
Permet de transmettre un maximum d’information en un temps court. Le public est d’effectif illimité.
Limites :
Ne permet pas de retour. La mémorisation est réduite et se limite au court terme. L’attention décroît rapidement (au bout de 20 minutes généralement).
Conditions de réussite :
Un bon exposé doit être :
Clair :
Utiliser le langage des participants. Expliquer les sigles et abréviations.
Structuré, progressif, logique :
Afficher le plan.
Faire des synthèses partielles.
Expliquer la logique de structuration de l’exposé.
Vivant :Réserver 1/3 du temps de parole aux questions des participants
Court : Ne pas prévoir d’exposé de plus de 30 minutes.
Objectif pédagogique :
Acquérir des connaissances de tout type dans un délai bref.
Moment propice :
Ce type de méthode demande aux participants une attention soutenue tout en ne lui permettant pas d’être actif. De ce fait, il faut s’abstenir d’utiliser ce genre de méthode aux périodes creuses de la journée telles que le retour de déjeuner.
Déroulé type :
- Le formateur expose le sujet et le plan de son intervention.
- Il parle et, le cas échéant, montre grâce à des aides visuelles.
- Les participants écoutent prennent des notes et posent, si besoin des questions.
- Le formateur répond aux questions pour y répondre en fin d’exposé, ou renvoie à un autre passage de la formation où la réponse sera apportée.
La méthode démonstrative
Principe :
Le formateur fait reproduire un geste, une technique précise.
Avantages :
Permet un apprentissage efficace d’une technique précise. Le retour est immédiat.
La situation d’apprentissage et sécurisante et progressive pour le formateur et les participants.
Les participants s’expriment, agissent et expérimentent en la présence du formateur qui peut intervenir le cas échéant.
Limites :
L’aspect un peu scolaire qui peut déplaire, il faut donc alterner avec d’autres méthodes.
Conditions de réussite :
Prévoir des groupes d’effectif réduit, le groupe de participant ne peut excéder 6-8 personnes (sauf disposition technique particulière). Assurer une préparation minutieuse du matériel.
Objectif pédagogique :
Appliquer une technique précise au sortir de la formation.
Moment propice :
Cette méthode peut être employée à tout moment de la formation mais doit être alternée avec d’autres méthodes.
Cette méthode s’adapte parfaitement au face-à-face pédagogique.
Déroulé type :
- Le formateur montre, fait, explique la technique à transmettre.
- Les participants observent, écoutent, posent des questions.
- Ils reformulent ce qu’ils ont vu et compris.
- Ils expliquent comment ils vont procéder.
- Le formateur valide et corrige le cas échéant.
- Les participants reproduisent la technique.
- Le formateur observe et soutient à distance.
- Les participants expliquent le procédé qu’ils ont effectivement mis en œuvre et analyse les écarts avec leur vision initiale de l’action.
- Le formateur écoute et faits la synthèse sur la différence entre le prévu et le réalisé.
- Il conseille, montre de nouveau si nécessaire.
- Les participants reproduisent de nouveau jusqu’à ce qu’ils atteignent le niveau de performance attendu.
- Le formateur fait la synthèse et conceptualise.
- Les participants écoutent et discutent.
Variante :
Dans le cas de formation à des applicatifs informatiques, les étapes 1, 2 et 3 peuvent être regroupées de la façon suivante ; le formateur montre et les participants font en même temps puis recommencent seuls après.
La méthode découverte
Principe :
Les participants découvrent par eux même 80% du contenu.
Cette méthode est basée sur la notion de pédagogie de la réussite, les participants doivent donc être en mesure d’apprécier la situation proposée, de résoudre le problème donné.
Avantages :
Les participants sont acteurs, ils trouvent les solutions par et pour eux-mêmes. Ils sont impliqués et valorisés.
Les participants sont préparés à une grande autonomie dans l’action au-delà de la situation de formation.
Le formateur et les participants ont un retour immédiat sur les apports de la formation.
Cette méthode permet une mémorisation forte et à long terme.
Cette méthode s’applique à des objectifs d’apprentissage variés.
Limites :
Cette méthode est coûteuse en temps.
Cette méthode étant fortement impliquante elle peut être stressante.
Conditions de réussite :
L’exercice proposé doit être très bien préparé afin de :
Permettre aux participants de réussir l’exercice. Les consignes doivent donc être suffisamment claires pour que l’exercice ne soit pas un « piège ».
Rassurer les participants. Les consignes doivent indiquer clairement ce que les participants ont à faire, pourquoi et le résultat qu’ils ont à atteindre.
Permettre à tous les participants d’aller dans le même sens. Les consignes doivent indiquer le produit de sortie attendu afin d’homogénéiser les productions avec la synthèse prévue.
Impulser une réflexion, création de solutions, action. Les informations initiales ne doivent pas être surabondantes.
Objectif pédagogique : Acquérir des connaissances, des savoir-faire et des comportements.
Moment propice :
Cette méthode peut notamment être employée en début d’après-midi pour relancer l’activité du groupe.
Déroulé type :
La phase de préparation :
Préparer l’étude de cas en tenant compte des conditions de réussite évoquées ci -dessus (clarté des consignes, du produit de sortie…).
Prévoir une consigne supplémentaire « pour aller plus loin » ou cas où un groupe prendrait de l’avance sur le ou les autres.
Prévoir la synthèse qui sera faite sur l’exercice.
Prévoir la durée de la séquence en gardant à l’esprit le rapport de 1,3 pour la réalisation de l’exercice -2,3 pour la restitution et la synthèse.
Tester la faisabilité de l’exercice dans le temps prévu lors de la préparation (qui peut être supérieur au temps imparti officiellement annoncé aux participants).
Le déroulement de l’exercice :
- Le formateur donne les consignes et les informations nécessaires à la réalisation de l’exercice. Il fournit les outils. Il définit le produit de sortie.
- Les participants soumettent au grand groupe leurs solutions.
- Le formateur fait la synthèse des apports du groupe et apporte les compléments éventuels.
Variante :
La méthode découverte s’adapte parfaitement à des travaux de groupe. Dans ce cas, on fait appel à une synergie de groupe. Il faut donc prévoir les groupes de telle sorte :
Qu’au sein de chaque groupe, il y ait une capacité d’écoute et de négociation entre les participants.
Qu’ils permettent à tous les membres de progresser.
Ce travail de groupe permet aux participants d’échanger entre eux des informations. On peut alors parler d’apprentissage coopératif.
La restitution des travaux des groupes peut être faite soit par chacun des groupes, soit par l’analyse des différentes productions par l’animateur.
La méthode analogique
Principe :
La méthode consiste à faire comprendre un concept ou une idée complexe et inconnue en les remplaçant par un fait simple et connu.
Le participant transpose l’exemple et retrouve le concept.
Avantages :
La méthode est ludique et donc déclenche l’attention des participants.
L’analogie facilite l’accès à un contenu théorique.
L’analogie dédramatise et démystifie le concept ce qui permet une meilleure mémorisation que le discours abstrait.
Limites :
L’analogie est basée sur le subjectif, sur ce qu’évoque le fait au participant, elle est donc fortement influencée par la culture propre des participants, elle n’est pas transposable d’un groupe culturel à un autre.
Par ailleurs, il faut faire attention à ce que les participants ne puissent pas faire d’inférences inadéquates.
L’analogie est partielle, elle ne clarifie qu’un aspect du problème traité, qu’un concept. Elle devra donc dans le cours de la formation être alternée avec d’autres méthodes. Elle n’est pas exclusive des autres.
Conditions de réussite :
L’analogie doit être basée sur un fait familier au public considéré. Le fait utilisé doit être plus simple que le concept qu’il permet de mémoriser.
L’analogie étant fondée sur l’association d’idées que font les participants, il faut faire attention à ce qu’elle soit compréhensible de la même façon par tous, qu’elle soit pertinente et positive.
Elle ne doit donc pas avoir de connotation ni sexuelle, ni politique, ni religieuse, ni morbide pour être sympathique à tous les participants et ne choquer personne.
Objectif pédagogique :
Appréhender un concept, une idée rapidement et de façon durable.
Moment propice :
Cette méthode peut être employée à tout moment de la formation et notamment lors de baisse d’attention mais doit être combinée avec d’autres méthodes pour permettre l’appréhension complète d’une question.
Déroulé type :
Préparation de l’analogie :
- L’analogie doit être soigneusement préparée en tenant compte des conditions de réussite évoquées plus haut.
- Les supports permettant d’illustrer l’analogie doivent être établis de façon à renforcer sa compréhension et sa mémorisation par les apprenants.
- L’analogie doit être testée auprès d’un public assimilable au public cible.
Préparation de l’analogie :
- Le formateur pose le problème et propose l’analogie.
- Les apprenants s’imprègnent de l’analogie.
- Ils transposent le fait et font le lien avec le concept. Le formateur aide à transposer, pose des questions.
- Le formateur reformule et synthétise les points essentiels.
La méthode interrogative
Principe :
Par un processus de questionnement en entonnoir, l’apprenant est amené à découvrir des savoirs.
Avantages :
Le système de questions/réponses implique fortement les apprenants, développe leur curiosité et les incite à poser beaucoup de questions à leur tour.
Les apprenants déduisent eux-mêmes les connaissances à acquérir, en étant accompagnés dans leur processus de déduction par le formateur. Les connaissances acquises sont donc directement rattachées au socle de savoirs déjà acquis par l’individu et donc facilement intégrées par l’individu. La méthode permet la participation de tout le groupe.
Les réponses apportées par les apprenants permettent d’évaluer au fur et à mesure la compréhension des apprenants. Le retour est immédiat et continu à la fois pour le formateur et pour les participants.
Limites :
Le groupe de participant ne doit pas avoir un effectif trop important.
Cette méthode peut être ressentie comme scolaire.
Cette méthode est très éprouvante tant pour les apprenants (concentration importante) que pour le formateur (écoute, reformulation, et questionnement en simultané), elle doit donc être utilisée de façon limitée dans le temps (environ 20mn).
Certains participants peuvent sortir du processus pour une raison ou une autre (incompréhension d’un élément, inattention momentanée, difficulté à prendre la parole…), le formateur doit donc veiller à faire participer tout le groupe.
Conditions de réussite :
Les questions doivent être ouvertes au départ et de plus en plus précises pour aller vers l’objectif fixé. Le questionnement doit être progressif.
Le formateur ne doit pas se laisser aller à faire les réponses lui-même même si les participants ne répondent pas.
Les apprenants doivent avoir une expérience ou un document de base qui leur permet de répondre aux questions.
Le questionnement doit être minutieusement préparé. Les points clés de la progression doivent rester visibles.
Objectif pédagogique :
Acquérir des connaissances en se basant sur les connaissances déjà acquises par les apprenants.
Moment propice :
Cette méthode s’utilise :
Pour démarrer un sujet, ce qui permet à la fois d’évaluer le niveau initial des participants et de les rendre actifs.
Pour relancer l’attention.
Pour évaluer les acquis lors d’une évaluation intermédiaire clôturant une séquence.
Déroulé type :
Préparation du questionnement :
Le questionnement doit être minutieusement préparé afin de s’assurer que les apprenants peuvent d’une part répondre aux questions et d’autre part faire le lien entre les questions, comprendre la progression et donc assimiler les connaissances à apprendre.
Les supports doivent être choisis en fonction du public afin de faciliter la compréhension du déroulé.
Les questions doivent être testées sur un échantillon.
Le déroulement de la séquence :
- Le formateur pose une question aux participants.
- Les participants répondent à la question posée et posent le cas échéant des questions complémentaires.
- Le formateur répond aux questions des participants.
- Il écoute leurs réponses, les reformule et les structure.
- Il fait participer l’ensemble du groupe.
- Le formateur note de manière visible tous les points clés pour compléter la mémorisation auditive.
- Il pose la question suivante en faisant le lien avec les réponses des apprenants.
- À la fin de la séquence, le formateur s’assure que tous les points clés sont bien inscrits à la vue de tous.
Variante :
Les points clés peuvent être inscrits soit au tableau de papier, soit sur transparents, soit sur vidéo projecteur…
L’essentiel étant que les participants puissent à tout moment s’y référer s’ils ont perdu le fil ou s’ils ont un doute.