« L’odeur des petits citrons verts fait encore ressurgir aujourd’hui dans ma mémoire une sensation ouatée de chaleur tropicale, de bonheur sécurisant, d’ambiance affectueuse et gaie. L’odeur du petit citron vert est ma madeleine de Proust ! ».
Cette citation de Henri Laborit décrit merveilleusement bien l’ancrage, ce processus par lequel un lien a été établi chez lui entre l’odeur et l’émotion qu’il a ressenti à ce moment précis. Ainsi, l’odeur du petit citron vert lui fait revivre d’une façon systématique son expérience passée et tout l’état émotionnel particulier qui lui était associé.
Pour la PNL « l’ancrage » fait référence aux processus d’association entre une réponse interne à un déclencheur externe ou interne, qui permet de retrouver la réponse de façon rapide. L’ancrage peut ressembler en apparence au conditionnement utilisé par le physiologiste russe Ivan PAVLOV afin d’établir un lien entre le son d’une cloche et la salivation des chiens. En répétant l’expérience d’associer le son de la cloche à la l’alimentation des chiens, PAVLOV découvre qu’il suffit de faire sonner la cloche pour obtenir la salivation des chiens même en absence de nourriture.
Pour la PNL ce type de conditionnement associatif a été élargi pour inclure des liens entre d’autres aspects de l’expérience, d’autres que ceux concernant uniquement des stimuli environnementaux et des réponses comportementales.
Par exemple, le ton de la voix peut devenir une ancre pour un état d’excitation ou de relaxation. Une personne peut choisir consciemment d’installer et de réactiver ces associations au moment où il en aura besoin. Une ancre peut devenir donc un outil d’amélioration personnelle à sa portée.
Une ancre est un déclencheur qui réveille automatiquement un souvenir enfoui dans la mémoire. L’ancre peut être une image, un son, des paroles, une sensation externe, une odeur ou une saveur qui permet à la personne qui se rappelle de s’amarrer dans un endroit précis de sa mémoire.
L’ancrage est un phénomène universel. Tout au long de notre vie, nous avons accumulé une multitude d’expériences qui sont représentées dans notre mémoire, au niveau neurologique, sous forme d’images, de sons, de sensations, d’odeurs et de goûts. Reprendre contact avec seulement un des paramètres sensoriels qui ont composé une expérience est parfois suffisant pour la faire émerger complètement au niveau conscient.
« L’utilisation de la métaphore de l’ancre dans la terminologie PNL est lourde de sens. Les membres de l’équipage attachent l’ancre d’un bateau à un endroit stable afin de le maintenir dans un périmètre et de l’empêcher de dériver. Ce qui implique que l’élément qui sert d’ancre psychologique n’est pas seulement un stimulus mécanique qui « cause » une réponse, mais aussi un point de référence pour aider à stabiliser un état particulier. Pour poursuivre l’analogie, le bateau peut être considéré comme le point spécifique de focalisation de notre conscience sur l’océan de l’expérience. Les ancres servent de point de référence pour nous aider à trouver un lieu spécifique sur cet océan d’expérience, à maintenir notre attention et à l’empêcher de dériver » Robert Dilts.
La PNL utilise l’ancrage pour associer consciemment un stimulus externe à une expérience de référence déterminée. Une fois le lien établi, l’expérience peut être déclenchée au moyen du même stimulus. Par l’ancrage, nous nous connectons à certains états ressources pour faire face aux situations délicates ou difficiles que nous vivons par exemple : prendre la parole en public, garder son calme lors d’une situation conflictuelle, se souvenir des leçons apprises …
La PNL utilise un stimulus V. A. K. O. ou G, au moment précis où la personne est en lien avec une expérience de ressource « confiance en soi, calme … » pour ancrer le souvenir et les sentiments positifs qui l’accompagne en touchant son bras ou son épaule « ancre K ». Puis cette ancre est transférée dans le contexte où elle en a besoin. Lorsque ce contexte se représentera dans le futur, la personne aura automatiquement accès à ses ressources.
La sensibilité sensorielle est l’atout essentiel pour réussir l’ancrage, en effet la personne doit faire un travail de visualisation et de représentation de l’expérience désirée qui va lui permettre de ressentir progressivement l’émotion souhaitée.
L’efficacité de l’ancrage dépend de certains paramètres :
La durée de l’ancrage est d’environ huit à dix secondes. Lorsque l’ancrage est kinesthésique, on stimule doucement au début, puis on accentue la pression jusqu’à ce que l’intensité atteigne son maximum.
Pour réussir l’intégration des ancres, nous stimulons d’abord l’ancre de l’état-désiré et, tout en la maintenant, nous stimulons l’ancre de l’état problème. Puis, nous retirons l’ancre problème tout en maintenant pour quelques secondes encore l’ancre de ressources. Ceci a pour effet de programmer le cerveau à passer automatiquement de l’état problème à l’état ressource.
Exercice – Modifier l’histoire personnelle
A = Guide B = Explorateur C = Observateur
1. (B) identifie une expérience personnelle passée qui lui procure un sentiment dont il aimerait se défaire.
2. (A) lui demande de visualiser une ligne sur le plancher- ligne qui représente sa propre ligne de vie- et d’y placer le présent, le passé et le futur. (A) convient avec (B) d’un espace d’observation, à côté de la ligne de temps : l’espace méta.
3. (A) demande à (B) de se placer sur le présent de sa ligne de vie, face au futur, et de reculer dans le passé jusqu’à l’expérience la plus récente où il a ressenti la même émotion. A ancre sur son bras.
4. En maintenant l’ancre de l’émotion désagréable, (A) demande à (B) de reculer dans le passé sur sa ligne de temps et d’arrêter à chaque fois qu’il retrouve une expérience où cette même émotion était présente et intense. (A) demande l’âge de (B) pour chaque expérience (l’âge devient une ancre). (A) ancre 4 à 6 expériences, dont au moins une avant 6 ans.
5. (A) change l’état de (B) et lui demande d’aller dans l’espace meta.
6. Depuis l’espace meta, (A) demande à (B) de visionner(dissocié) le film de l’événement à l’âge le plus jeune de l’émotion et d’identifier toutes les ressources dont il aurait eu besoin pour que le déroulement soit plus satisfaisant.
7. Pour chaque ressource identifiée, (B) retrouve sur sa ligne de vie une expérience intense de référence où il avait accès à cette ressource. Il s’associe à cette expérience et la revit. (A) intensifie à l’aide du VAKO. (A) ancre chacune des ressources au même endroit (empilement d’ancres).
8. Une fois toutes les ressources ancrées, (A) demande à (B) de retourner sur sa ligne, juste un petit peu avant l’événement de l’âge le plus jeune. Puis, d’entrer en contact avec ses ressources ((A) active l’ancre des ressources) et de revivre l’expérience. Si l’expérience est maintenant satisfaisante, répéter le processus (en maintenant l’ancre des ressources) pour toutes les situations désagréables identifiées, jusqu’au présent.
9.Tester en demandant à (B) de retourner dans chacune des expériences (sans l’ancrage). (A) calibre la différence. Si tout est satisfaisant, (B) fait un pont vers le futur. Si non, recommencer depuis le point 5).
10. Pont vers le futur : (A) demande à (B) de s’avancer dans le futur sur sa ligne de temps et d’imaginer une situation où il pourrait revivre l’émotion désagréable. (B) vérifie comment se déroule le scénario. (A) calibre.
Les coachs en PNL utilisent l’ancrage dans plusieurs domaines :
Dans le traitement des phobies, il permet de remplacer progressivement le ressenti anxiogène d’une expérience par un état de bien être associer à une ancre.
L’ancrage aide également à augmenter l’affirmation de soi et la capacité à prendre du recul dans le domaine du développement personnel.
Il est aussi utilisé pour accroître les capacités d’apprentissage et lutter contre les difficultés de l’échec scolaire.
Les publicitaires l’utilisent pour créer un lien produit-émotion positive chez les consommateurs et déclencher la réaction d’achat.